Ce chapitre est consacré aux premiers modèles de macro-dynamique et à leur idée commune : l’économie oscille autour d’une position d’équilibre, ce qui révèle que l’économie converge ou oscille autour d’un état stationnaire unique. Cette idée est remise en question par Irving Fischer, qui invite les économètres à envisager la possibilité que l’économie ne soit stable qu’à proximité de son état stationnaire. Tinbergen accepte ce défi et présente le premier un modèle d’équilibres multiples à même d’alerter sur le risque d’un effondrement de l’économie.
À la même époque, Frisch, inspiré par Fischer, propose d’intégrer l’idée d’instabilité systémique dans ses modèles, comme en témoigne les longues discussions de la réunion de la Société Économétrique à Namur en 1935.
Ces modèles non linéaires transforment la manière de concevoir les chocs économiques, désormais vus (surtout s’ils sont importants) comme possible source d’instabilité. La résilience face aux chocs devint ainsi l’une de ses principales préoccupations qui le conduit à développer une analyse singulière des politiques économiques, vues comme un rempart à l’effondrement. L’exploration des modèles non linéaires par Tinbergen n’est donc pas l’expression d’une curiosité, mais plutôt un pilier de sa pensée.
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A la recherche d’une nouvelle cosmogonie : Leijonhuvfud sur le corridor de stabilité